Extrait de "Guérilleros en terre de France"

(avec diverses précisions complémentaires portées en couleur )

José Miret Must envoya Rafael Laborda, en janvier 1942, en Bretagne pour diriger l'organisation espagnole. Dominguez (Juan Montero) et Joaquin Barrio étaient les responsables pour la ville de Rennes. Le travail le plus urgent était celui de l'organisation, depuis l'extérieur, pour aider les évasions des camarades internés à Hennebont et à la base de Brest.

Les groupes organisés dans les chantiers commencèrent les sabotages et Ramon Garrido  établit le contact depuis Saint-Malo avec les déportés aux îles de Jersey et Guernesey.

Jusqu'à la grande rafle de juin 1942, Vicente Laso dirigea la résistance espagnole dans la base de Saint- Nazaire avec Juan Martin et José Turon.

Une jeune fille nommée Constancia assurait la liaison avec la direction espagnole de Nantes (Romeo Parra , Celso Diaz , Victor Terriza et Lopez ) et avec Rossi et Alfredo Gomez, responsables des Groupes de la MOI.

Près de Saint-Nazaire travaillaient trois Groupements de travailleurs espagnols dotés d'une très solide organisation, dirigée par Antonio Perez , Escuer et Enrique Raso. Ils sabotaient de façon systématique les outils de travail et le matériel, coupaient les lignes électriques et récupéraient les cartouches de dynamite des poudrières des chantiers pour ravitailler les groupes armés.

En juin 1942, débuta la grande offensive de la police contre les résistants espagnols. Francisco Garzon fut arrêté pendant un transport d'explosifs en provenance du terrain d'aviation de Saint-Jacques. La police redoubla sa surveillance dans les gares afin de découvrir comment était organisé le système de distribution de la propagande clandestine. Eusebio Rojo fut arrêté en gare de Rennes et quelques jours après, ce fut le tour de Vicente dans des circonstances analogues. Barrios fut également arrêté et déporté, Inigo Portillo (adjoint de Ramon Garrido à Lorient) fut torturé et assassiné par la police locale.

Il y eut aussi 40 arrestations à Saint-Nazaire et 20 à Nantes ( dont Manuel Caballero Montes ; Pedro Cerrada Puente ; Bautista Lopez ; Antonio RodriguezLorenzo , etc…et à Paris, Louis Marrase dit Pedro).

Laso et presque tous les dirigeants furent pris dans la rafle et, après avoir subi les "interrogatoires", furent acheminés à la prison de la Santé à Paris où ils retrouvèrent les Espagnols arrêtés dans d'autres départements.

Laborda (Salazar) parvint à Orléans et chercha à reprendre le contact avec Paris. La direction décida que lui et Garrido continueraient à diriger les groupes espagnols de Bretagne avec une nouvelle identité. Garrido retourna à Rennes et Laborda s'installa provisoirement à Tours. Après de grandes difficultés, ils réussirent à réorganiser les groupes de Lorient et de Brest.

Le 30 novembre 1942, Laborda et Garrido arrivèrent à Paris pour rencontrer Francisco Perramon, secrétaire de l'organisation du PCE en France. Le rendez-vous avait lieu dans un bar-café (à 10 heures, à l’angle de la rue de la Gaîté et du Bd Edgar Quinet), et à peine la conversation commencée, ils virent sortir de la cabine du téléphone un individu suspect. Ils payèrent et sortirent aussitôt de cette souricière, mais une voiture se mit en travers de leur route, leur barrant le passage tandis que d'autres policiers les encerclaient, rendant leur fuite impossible (également arrestations, ce jour là, en fin d'après midi, de José Miret Must, de Francisco Perramon et de Julio Marba Planas ).

Extrait du livre "Les guérilleros en terre de France"
Editions Le Temps des Cerises
6, avenue Edouard Vaillant
93500 Pantin - France
tél.: 01 49 42 99 11 fax : 01 49 42 99 68

*****************************

Les Résistants arrêtés à Paris furent "interrogés" à la Préfecture de Police de Paris. Parmi ces Résistants, plusieurs femmes dont Maria Gonzalez.

 Voici son témoignage

*****************************

Résistants espagnols d'Eysses arrêtés en Juin et en Novembre 1942 :

Rafael Laborda (Rafael Salazar - Eysses : 2.754 Dachau : 73.610)

Joaquin Barrios (Ricardo Diaz - Eysses : 2.755 Dachau :73.366)

Léon Carrero Mestre (Ramon Garrido Eysses : 2.753 Dachau : 73.229)

Vicente Laso (Eysses : 2.718 – Dachau : 73.635)

Juan Martin (Eysses : 2.712 - Dachau : 73.723)

José Turon(Eysses : 2.703 - Dachau : 74.051)

Romeo Parra (Eysses : 2.705 Dachau : 73.826)

Celso Diaz (Eysses : 2.716 Dachau : 73.365)

Victor Terriza (Eysses : 2.702 Dachau : 74.037)

Antonio Perez (Eysses : 2.700 Dachau :73.861)

Enrique Raso (Eysses : 2.704 Dachau : 73.924)

Manuel Caballero Montes (Eysses : 2.717)

Pedro Cerrada Puente (Eysses : 2.720 Dachau : 73.235)

Bautista Lopez  (Eysses : 2.719 Dachau : 73.687)

Antonio Rodriguez Lorenzo (Eysses : 2.701 Dachau : 73.952)

Louis Marrasé dit Pedro (Eysses : 2.752 Dachau : 73.777)

Julio Marba Planas (Eysses : 2.715 Dachau : 73.711)

*****************************

5 autres résistants espagnols de Blain (Loire Inférieure) appartenaient aussi à cette organisation. Ils furent arrêtés lors de la rafle qui s'est déroulée du 24 juin au 13 juillet 1942.

Jugés lors du "procès des 42" (du 15 janvier au 28 janvier 1943, à Nantes, par le Conseil de Guerre Allemand), ils furent condamnés à mort et fusillés le 29 janvier et le 13 février 1943.

Il s'agit de :

Alfredo Gomez Ollero

Benetto Blanco

Martin Blasco

Miguel Sanchez

Hidalgo Prieto

*****************************

José Miret Must : membre du Gouvernement Catalan durant la guerre Civile, responsable du PSUC (Parti Socialiste Unifié de Catalogne) en France, commissaire de la 31eme Division en Espagne, assassiné à Mauthausen.